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Ligne THT: entre Aproz et Chippis, 34 pylônes sur les 52 prévus posent problème, selon une étude jusqu’ici confidentielle

On savait la future autoroute électrique entre Chamoson et Chippis exposée aux dangers naturels, mais pas dans de telles proportions. C’est une étude géologique, mandatée par Alpiq en septembre 2015 et gardée jusqu’ici confidentielle, qui nous l’apprend. La rédaction de Canal9 a pu prendre connaissance de ce document. Il en ressort que trois pylônes sur cinq de la future ligne aérienne à haute tension posent problème, soit 34 sur 52. Voici un extrait de ces conclusions (datées de juin 2016):
«Trente-quatre pylônes du projet de la ligne 380 kilovolts projetés entre Aproz et Chippis sont exposés à des dangers naturels. Les risques de dommages pour ces pylônes considérés en classe III par le canton ne peuvent pas être négligés.»
Chute de pierre, glissement de terrain, tassement, éboulement, inondation, laves torrentielles sont autant de dangers potentiels. Et certains pylônes sont plus problématiques que d’autres, comme dans le secteur entre Bramois et Grône, par exemple. Là, le rapport préconise des études géologiques et hydrologiques. Pour les pylônes en zone de glissement, l’étude préconise une observation préalable d’une durée minimum de 3 ans. Ce rapport souligne - et c’est la première fois qu’on peut le lire - que cette mesure est très contraignante pour Swissgrid, car ses conséquences en terme de délai et de coût sont difficilement supportables. L'étude propose aussi des plans "B": dans les zones de glissement, elle prévoit des solutions techniques comme, par exemple, un dispositif de relevage pour un pylône en basculement potentiel. Nous avons sollicité Swissgrid (la société nationale qui a repris ce dossier d'Alpiq) pour répondre à nos questions, mais elle a décliné notre invitation. Sa porte-parole précise toutefois que la position de Swissgrid n’a pas changé:
«Swissgrid va construire la ligne aérienne 380 kilovolts Chamoson-Chippis telle qu’elle a été approuvée par l’Office fédéral de l’énergie et le Tribunal fédéral.»
La société en charge des travaux est dans son droit.  Les travaux préparatoires sont d’ailleurs en cours. Et sur certains tronçons les travaux de construction débuteront en août prochain.
«On nous cache des choses depuis des années, on se moque de nous!», s'exclame Mathias Reynard, président de «Haute Tension sous terre» et conseiller national
«C'est un scandale: Swissgrid a caché délibérément ces éléments fondamentaux». Réaction de Me Jacques Philippoz, avocat des opposants
Les opposants à la ligne aérienne prennent connaissance aujourd'hui de cette étude. Sur le même sujet: ► Interview du géologue cantonal valaisan dans LE JOURNAL semaine passée ► Rapport du géologue cantonal concernant l’emplacement de certains pylônes du tracé aérien autorisé par le Tribunal fédéral ► Communiqué de presse du Gouvernement valaisan à propos de du déplacement de certains pylônes de la future ligne 380 kV Chamoson-Chippis dans la région de Grône ► Ligne THT: Mathias Reynard demande l’arrêt des travaux et dénonce «l’amateurisme de Swissgrid» ► Tous nos sujets consacrés à la ligne THT
Joël Antonin

Joël Antonin

Contributeur