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Protéger les abricotiers du gel: quels moyens les arboriculteurs peuvent-ils utiliser?

Le saviez-vous: la température la plus froide que peut supporter un bourgeon «pointes roses (lorsque le bourgeon a éclaté) est de -3° à -4°. Ensuite, plus la fleur s’ouvre, moins elle supporte le froid. S’il est en fleur, l’abricotier supportera des températures de zéro à moins 1 degré au maximum! Dans le verger valaisan, de Saint-Maurice à Sierre, on compte un réseau de plus de 90 stations d’alerte en cas de gel.

Sachez encore que pour les abricots, il faut éviter l’aspersion parce que cela «laverait» (elle est par contre utilisée sur la vigne). On préférera donc des bougies à la paraffine ou des appareils à gaz qui ventilent la chaleur dans les vergers, mélangeant les couches d’air pour augmenter la température. Une de ces machines permet de couvrir huit hectares.

Explication de Jean-Noël Devenes, arboriculteur:

 

Comment savez-vous quand vous devez allumer les chaufferettes? À quelle température?

Jean-Noël Devenes: Pour déclencher la lutte contre le gel, nous sommes équipés de sondes de température et d’humidité qui nous permettent de définir à quel moment lancer l’alerte gel.
La lutte est déclenchée à l’aide des bougies dès le degré zéro, cela nous laisse un petit laps de temps afin de les allumer.

 

Quand utilisez-vous les bougies?

Le système des bougies est réservé aux terrains accidentés ou à forte pente, là où il n’est pas possible de lutter avec d’autres méthodes. Avant des les éteindre, nous devons attendre qu’au petit jour les températures repassent dans le positif . Ces bougies de paraffine ont une durée d’environ six à huit heures, selon les conditions de vent ou non.

 

En utilisez-vous toujours autant, sachant qu’elles dégagent beaucoup de fumée? 

Les techniques s’améliorent avec le temps, de nouvelles bougies sans paraffine de synthèse sont sur le marché actuellement. Ces dernières réduisent passablement les émissions de fumées. Nous travaillons la terre et sommes pleinement conscients de l’impact que nous avons sur celle-ci, heureusement les techniques évoluent, tant du côté de la machinerie qu’au niveau des produits phytosanitaires qui sont bien moins toxiques que ceux qu’utilisaient nos aïeux. Ces fumées dégagées par les bougies sont certes impressionnantes mais, selon les stations qui mesurent les particules fines, le pic de dépassement ne dure pas plus de quelques heures. Il serait intéressant, pour pouvoir tirer de réelles conclusions, de faire un bilan écologique comparatif avec les fruits et légumes d’importation qui viennent parfois depuis l’autre côté de la planète…

 

Quel est le coût de cette opération de réchauffement des cultures?

Au niveau des coûts, il faut compter environ 2500 francs par hectare pour environ six à sept heures de lutte. Et cela sans compter la main-d’œuvre pour la mise en place et l’allumage.

Joël Antonin

Joël Antonin

Contributeur