Vingt-six jours que le tunnel du Grand-St-Bernard est fermé à la circulation. La réouverture prévue au 30 novembre semble illusoire pour les hôteliers et restaurateurs installés des deux côtés de la frontière. Ils craignent d’être isolés dès la fermeture du col, qui interviendra avec les premières neiges.
Depuis trois semaines, les camions ne passent plus dans le village valdôtain d’Etroubles. Le trafic léger circule, lui, tant que le col reste ouvert.
Les touristes qui passent par le col fréquentent les lieux publics. Mais les gens pressés trouvent d’autres solutions.
«Jusqu’à présent, on a eu encore assez de passage, déclare Monica Fiberod, propriétaire de l’Hôtel Beau Séjour. Mais on a perdu tous les clients business. On n’a plus les réservations liées au commerce qu’il y avait entre Italie et Suisse. Je crois que, quand il va neiger et que le col va fermer, ce sera le désert total. Les gens vont passer ailleurs, on risque d’être oubliés, même si c’est pour deux trois mois…»
Du côté valaisan, la fermeture du tunnel engendre un problème sur deux dimensions.
«Pour nous, c’est une baisse de 60 à 70% de notre clientèle, explique Claude Lattion, propriétaire du Bivouac de Napoléon. L’autre souci, ce sont les personnes qui viennent depuis le val d’Aoste pour travailler chez nous. Nous employons cinq frontaliers qui viennent tous les jours pour leur travail. Là, on est complètement dans l’inconnue, on n’a pas d’informations sur ce qui va être fait, nous ne savons pas quand le tunnel va rouvrir.»
L’arrivée de la neige fait craindre le pire parce qu’elle signera la fermeture du col. Surtout pour ceux qui ne croient pas aux délais de travaux annoncés. Des travaux qui ne semblent pas avoir commencé.
«Au moment où le col fermera, je crois qu’on va fermer nous aussi», déclare Mauro Bertin, propriétaire du restaurant de La Croix Blanche.
En attendant la réouverture du tunnel, la clémence de la météo reste seule garante de cette liaison internationale.