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Hôpital de Rennaz: 125 millions sur 15 ans pour le stabiliser

Les cantons de Vaud et du Valais communiquent aujourd’hui le plan pour sauver l’Hôpital Riviera Chablais (HCR) de ses difficultés financières. Les deux parlements vont devoir se prononcer sur ce soutien et ces montants.
Pour rappel, suite au déménagement des cinq sites de soins aigus constituant l’HRC sur le site de Rennaz, des difficultés budgétaires importantes ont été constatées, au début de l’année 2020. La crise sanitaire du Covid-19 s’y est ajoutée. Le directeur, Pascal Rubin, a démissionné. C’est l’ex-patron du CHUV, Pierre-François Leyvraz, qui assure l’intérim. Les deux parlements ont octroyé dans l’urgence une garantie temporaire de 80 millions de francs afin de permettre à l’HRC de faire face à ses engagements, tant au niveau de la construction que de son exploitation.  Les Conseils d’Etat vaudois et valaisan ont alors demandé à l’hôpital de présenter un plan de retour à l’équilibre financier de son exploitation. Ce plan prévoit un retour à des comptes équilibrés en 2026 s’accompagne d’un soutien financier conséquent des deux cantons de 125 millions de francs sur 15 ans. Les éléments du plan détaillés dans le communiqué:

Investissements
Les coûts de construction de l’HRC, tant pour le nouvel hôpital de Rennaz que pour la transformation des deux antennes locales de Monthey et Vevey, s’élèvent à un total de 400 millions de francs, alors que les garanties déjà octroyées par les deux cantons sont au total de 330 millions de francs. Les deux Conseils d’Etat sollicitent dès lors l’octroi d’une garantie complémentaire de 70 millions de francs. En parallèle, le financement des coûts des équipements de l’HRC, à hauteur d’environ 35 millions de francs, est assuré par son fonds de roulement, garanti par les deux cantons.

Exploitation
Les propositions des deux Conseils d’État contiennent trois volets. Le premier concerne l’octroi à l’HRC d’une prestation d’intérêt général (PIG) unique en lien avec le coût généré par la fusion des cinq sites de l’HRC, de 20 millions de francs en 2021. Le deuxième attribue une PIG de 7 millions de francs sur 15 ans, soit 105 millions de francs au total en lien avec les charges inhérentes à l’investissement consenti car l’activité déployée ne permet pas actuellement de les financer. Finalement, le dernier octroie une garantie complémentaire de 40 millions de francs permettant à l’HRC d’assurer sa trésorerie à l’aide des marchés financiers. Ce soutien financier des deux cantons s’accompagne d’un plan de retour à l’équilibre financier indispensable à la pérennité de l’HRC, dont les effets sont estimés à 25 millions de francs à l’horizon 2026. S’agissant des garanties octroyées par les deux cantons sur le fonds de roulement de l’HRC, à hauteur de 90 millions de francs, elles sont maintenues, mais une modification de la convention intercantonale est prévue pour permettre à l’HRC de financer également ses équipements par ce biais et d’en assurer le renouvellement.

Modification de la convention intercantonale sur l’HRC
Une partie des moyens financiers est sollicitée par une modification de la convention intercantonale sur l’HRC. En parallèle, d’autres modifications de cette convention sont proposées, pour donner suite au rapport déposé par la fiduciaire BDO sur la gouvernance de l’HRC, ainsi que pour adapter le texte à la réalité actuelle et aux enjeux futurs. En particulier, les deux Conseils d’État proposent de revoir la composition du Conseil d’établissement de l’HRC et d’inscrire dans la convention intercantonale la définition par les deux cantons d’une «stratégie du propriétaire», qui servira de cadre au Conseil d’établissement pour élaborer la vision et la stratégie de l’institution. Les montants demandés aux deux parlements sont très importants, ils reflètent la situation financière actuelle de l’HRC. Le soutien des deux cantons est donc indispensable pour assurer la viabilité financière de l’HRC à moyen terme, lui permettant d’entreprendre les démarches structurelles et organisationnelles nécessaires à son redressement.