Le Valais se mobilise contre l’initiative No Billag sur laquelle citoyens et cantons doivent se prononcer le 4 mars. Plus de 200 personnalités valaisannes militent contre l’initiative qui veut supprimer la redevance Radio-TV. Elles se sont regroupées au sein d’un comité de soutien. Selon elles, les médias audiovisuels du canton sont en danger de mort.
Non à No Billag. C’est le message envoyé par une douzaine de représentants des milieux politiques, économiques, culturels, sportifs et associatifs. Tous font partie du comité de soutien valaisan opposé à l’initiative, un groupement qui compte déjà plus de 200 personnalités du canton. Leur crainte: une disparition subite des médias valaisans. Radio Chablais, Rhône FM, Canal9 et Radio Rottu dépendent de la redevance. Une manne qui disparaîtrait dès le 1er janvier 2019 en cas d’acceptation du texte.
La disparition des médias régionaux audiovisuels serait un cataclysme qui, selon les opposants à l’initiative, aurait des impacts bien au-delà des entreprises médiatiques directement concernées. Ce serait la fin de nombre de petites courses et manifestations qui ont besoin de la couverture médiatique des radios et TV locales. Il n’y aurait plus personne pour montrer et raconter l’histoire du Valais, disent les opposants.
«Derrière cette initiative, relève le conseiller national Mathias Reynard, il y a une logique extrêmement dangereuse qui est de dire “Je paie pour ce que je consomme”. Si on a cette réflexion pour les médias, il ne faudra pas s’étonner que la prochaine réflexion se fasse à propos de l’école, des routes ou la santé. Il n’y a aucune raison que cette logique ne s’applique pas partout à partir du moment où elle s’applique au droit à l’information.»
La semaine dernière, trois députés du Grand Conseil proposaient la création d’une redevance cantonale de sept fracs par mois et par ménage en faveur des médias valaisans. Un plan B jugé utopiste: «En aucun cas un engagement volontaire de notre population ne compenserait la disparition de la redevence. On propose aussi de compenser par une intervention du canton et des communes. Comment voulez-vous que les politiciens aillent à l’encontre de la volonté populaire et commencent à légiférer en voulant compenser la perte fédérale au niveau cantonale. C’est tout simplement impossible», déclare Stéphane Coppey, qui préside ce comité cantonal contre l’initiative.
Rarement une telle campagne n’aura été aussi émotionnelle. Partisans et opposants de l’initiative poursuivront la bataille jusqu’au 4 mars prochain, date à laquelle elle devra réunir la double majorité, peuple et canton, pour être acceptée.